Reconnaissante statutaire et institutionnelle de notre métier

Publié le par Armelle

Objet : reconnaissance institutionnelle et statutaire des enseignants-formateurs en français langue étrangère et français langue seconde.

Ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire du Rhône » *(voir en bas de message) nous oblige à faire appel à vous afin de vous demander l’ouverture de discussions au niveau gouvernemental. Il devient urgent de réglementer notre profession dans une démarche de qualité, et de la soustraire à la précarité.

La Préfecture de Lyon a lancé une mission à titre expérimental en vue d’assurer la formation linguistique du niveau DILF à des populations immigrées. Cette mission a été confiée à des fonctionnaires actifs ou retraités qui, formés en seulement 38 heures, devront assurer des tâches d'enseignement. Sur le marché du travail ,celles-ci nécessitent normalement non seulement une formation universitaire professionnalisante de type master mais aussi une solide expérience pratique de l’enseignement du français à des publics adultes qui sont souvent non scripteurs et non lecteurs dans leur langue maternelle. Enseigner le français à des adultes non francophones, tout comme l'enseignement en général, n'est pas un travail de non spécialistes et ne s'improvise pas.

Les deux idées invoquées : « N’importe qui, dès lors qu’il parle le français, est jugé compétent pour l’enseigner. » et « La Préfecture est dans l’obligation de lancer un appel citoyen du fait de la pénurie de professionnels sur le terrain. » démontrent qu’il faut s’intéresser de façon plus sérieuse aux professionnels d’un secteur où se conjuguent, pour l’apprentissage du vivre ensemble : enseignement, insertion et immigration.

L’ensemble de la profession est tout particulièrement concerné par la mise en concurrence avec des groupes de volontaires préfectoraux, "indemnisés" plus avantageusement que la rémunération plancher fixée de par la convention collective des formateurs. Cela est d’autant plus regrettable que les professionnels du FLE et du FLS, diplômés et qualifiés au sein de nos universités ne manquent pas. Nombre d’entre eux sont au chômage ou en emploi partiel. C’est toute une profession qui nous paraît être ignorée sinon méprisée. Mais c’est aussi toute une population, le public migrant, qui est engagée dans un processus d’échec. Les mesures de formation proposées ne sont pas adaptées et elles risquent de s’avérer inefficaces et enfin de compte non rentables.

Il nous semble plus que jamais nécessaire de tout mettre en œuvre pour que s’engagent rapidement un débat au Parlement et de nouvelles négociations avec le MEN, le MAE et le Ministère du Travail sur la question de la reconnaissance statutaire et institutionnelle des enseignants-formateurs en FLE-FLS.

Pour le collectif FLE-FLS, sa Présidente Chantal Forestal

*http://fle-fls.forumpro.fr/integration-scolaire-sociale-et-professionnelle-f2/dilf-scandale-laffaire-du-rhone-t216.htm#519
http://metiersdufle.zeblog.com/262276-pourquoi-faire-simple-ou-quand-la-prefecture-du-rhone-forme-des-formateurs-volontaires/

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